Bio au Comptoir Paysan
Bio au comptoir paysan
Qui dit « Bio » dit agriculture des anciens !
Mais quelles sont les différences entre le Bio et le reste ?
Pour mieux comprendre, on va prendre un exemple et l’analyser « La tomate ».
C’est parti …
La toute première question à se poser est de savoir à qui vendre notre production …
pour ça étudions le modèle économique de notre tomate …
Bien sûr « la tomate » va répondre aux besoins de nombreux demandeurs
- Les restaurateurs dont la tomate est un des produits les plus utilisé en cuisine
- Les fabricants de sauces tomate … et ils sont nombreux
- Les petits commerçants (ceux du coin de la rue)
- Les marchés publics et professionnels
- Enfin les grandes surfaces …
Vous allez me dire « et nous les particuliers ! »
Et je vous répondrais … oui bien sûr, on parle des tomates achetées sur les marchés, chez les petits commerçant et les grandes surfaces, non !
Bon voyons cela de plus près
On peut donc imaginer que plus le terrain est grand … plus la rentabilité doit être bonne !
Je suis le propriétaire de terrains agricoles et consacre 20 hectares à la « tomate », sachant que les demandeurs ne manquent pas …
Les sociétés fabricants de sauce tomate me sollicitent … et je sais qu’elles ne sont pas trop regardantes sur la qualité … deux raisons à ce phénomène
- Pas de calibrage, puisque mes tomates vont finir pressées.
- Pas de goût spécifique puisque l’assaisonnement va faire le boulot.
Les restaurants, à quelques exceptions près (on parle de réalité), le responsable des achats n’est pas le chef de cuisine… donc une tomate est une tomate …
Et puis de nombreuses cuisines de restaurant utilisent les sauces déjà toute faites, exception faite de celle se trouvant dans les salades.
Les petits commerçants …
C’est certainement compliqué
Il y a ceux qui veulent le beau, ceux qui veulent le bon et ceux qui veulent les deux …
Mais dans tous les cas, il faut aussi trouver la meilleure marge …
Les marchés …
Les marchés publics que l’on retrouve à jour fixe dans tel ou tel quartier ou sur telle ou telle place.
Et les marchés de grossistes, comme Rungis bien connu des parisiens ou Bab Doukkala fréquenté par les marrakchis.
Ici … il y a de tout … et à tous les prix.
Enfin les grandes surfaces … la garantie de ne pas se retrouver sur la paille … oui mais à quel prix !
Les critères de sélection sont visuels avant tout … couleur et calibrage.
Compte tenu des faibles marges, il faut de la quantité.
Il est vrai que leurs achats sont assujettit à des règles économiques qui ne peuvent pas comprendre la différence entre le goût d’une « tomate » et le goût de la « tomate ».
L’emplacement de l’enseigne (un loyer conséquent), le nombre d’employés (règlement des fiches de paie et acquittement de la CNSS), les frais d’électricité (La Rademaa ne fait pas de cadeaux) …
Donc pas le choix … on va vers la surproduction ou la production intensive et pour y parvenir il faut donner un coup de main à la nature … Il faut virer les insectes ravageurs et donner des vitamines à la terre … les pesticides et les engrais « douteux » s’en occupent
Je suis l’heureux propriétaire d’un potager où je consacre 1 hectare à la « tomate », c’est une belle surface … mais pas assez grande face à certains agriculteurs.
Je mise donc essentiellement sur la qualité …
De belles tomates avec le goût de ce fruit … oui, de ce fruit, car ne vous en déplaise, la tomate est bel et bien un fruit.
Et pour réussir ces belles et bonnes tomates, j’exclu les pesticides et les engrais aux formules douteuses. Et je vise l’agriculture des anciens.
Donc il ne me reste que peu de solutions pour vendre mes tomates Bio
Trouver des diffuseurs qui comprennent le prix de revient du bon … du Bio
Ça c’est le rôle de Germaine …
Au final … des produits « Bio » sur les étals du Comptoir Paysan
Un goût sans l’intervention de pesticides et d’engrais dont la seule préoccupation est le rendement … et la cause de symptômes que la société de consommation passe sous silence !
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